Il va sans dire qu'à l'époque ou il n'y avait pas encore d'électricité et d'avancées technologiques telles que connues de nos jours, les soirées, tant dans les maisons qu'aux chantiers, se transformaient bien plus souvent qu'autrement en « veillées de contes et légendes » au plaisir des spectateurs. Les conteurs animaient ainsi leurs discours d'expressions faciales et de gestes surprenants, en racontant une anecdote ou un récit entendu de bouche à oreille. Ces contes et légendes ont ainsi peuplé l'imagination de nos ancêtres, des familles et surtout des travailleurs de chantiers.
Le conte selon Jolicoeur, est un « récit fictif et merveilleux, où les personnages ne sont pas individualisés et l'action n'est pas localisée. »3 La légende, quant à elle, « est localisée, individualisée et objet de croyance. C'est un récit populaire reposant sur un fond historique plus ou moins altéré, ou du moins prétendu historique et transmis par tradition. (...) en quelque sorte la transposition des sentiments et des désirs humains. »4
En d'autres mots, le conte est plutôt un récit imaginaire et, par le fait même, très imagé. La légende est plutôt une tentative d'explication d'un phénomène entourant l'humain, voir l'inconnu ou le mystérieux lié à l'histoire d'un peuple qui se transmet de génération en génération par la bouche des « conteux ». Elle est ainsi liée à la tradition, au folklore, à « l'expression de l'âme d'un peuple ».
Vivants fossiles qui refusent de mourir, les légendes ont un passé qui se perd dans la nuit des temps. Elles constituent, en partie du moins, les archives de la préhistoire, car elles ont été créées à l'occasion de chacun des phénomènes qui entourent l'homme et frappent son imagination.5