La routine des bûcherons est alors peu enviable : ils travaillent durement dans la neige et le froid, six jours sur sept, gagnant entre 20 et 30$ par mois vers la fin du 19e siècle. Les « bûcheux » partagent leur quotidien dans des « camps » en bois, appartenant à des particuliers ou encore à des compagnies forestières. Ils ont droit à un menu des plus limités, à base de viande salée, de poisson fumé, de fèves, de soupes, de pains et pâtisseries, apprêtés par un ou plusieurs « cooks » qui doivent improviser des recettes avec une liste d'ingrédients relativement maigre.8
Le dimanche, seul jour de repos des bûcherons, leur offre l'occasion de faire la lessive, de s'occuper de leur correspondance, de marcher en forêt, de jouer aux cartes, d'écouter de la musique, de se raconter leurs exploits de la semaine, et parfois même d'écouter un « conteur » leur relater histoires et légendes fantastiques (voir vignette 10). Par contre, il semble que « les plaisirs de la vie en forêt se trouvaient plutôt dans le travail effectué que dans la récréation. »9
La draveLe fleuve Saint-Jean et les rivières qui y coulent s'avèrent un atout majeur pour la région, et ce tant au niveau agricole que forestier. Pour faire image, on pourrait prétendre que ces cours d'eau ont constitué le système sanguin de l'industrie forestière en développement.