Les conteurs sont habituellement des gens qui ont la parole facile, une bonne mémoire et une imagination des plus fertiles. Présents en grand nombre aux 18e et 19e siècles, animateurs des 'veillées' et invités d'honneurs dans les chantiers, il tendent à se faire plus rares de nos jours. Ces narrateurs étaient autrefois reconnus en région, et les gens des alentours n'hésitaient pas à se déplacer pour les entendre et même les voir mimer leurs histoires.
Quel que soit l'endroit où il se trouve, le conteur est rapidement reconnu et sa présence transformera la veillée en fête verbale qui fera éclater les cadres du temps imposé et s'ouvrir les perspectives du temps donné. Après la proclamation de la formule d'ouverture : « Il était une fois... » par les paroles et les gestes du conteur, sort de sa caverne la bête à sept têtes ou s'élève dans les airs le canot d'écorce de la Chasse-Galerie. Le conteur entraîne alors avec lui ses auditeurs dans le jeu verbal et gestuel. D'abord assis, bientôt soulevé par l'action narrative, il marche, saute, mime et, jouant de la voix, des yeux, du visage et des bras, il donne vie aux personnages qu'en son récit il achemine au-delà des périls vers le salut.9