Les travailleurs virent ensuite plusieurs de leurs compagnons de travail partir pour le front lors de la Seconde Guerre mondiale. Ceux qui restèrent à l'usine en connurent les soubresauts; soit des baisses de salaires, la rareté des matériaux et même des 'black outs' en cas de bombardements. Par contre, ils eurent droit à des conditions plus agréables durant la période de l'après-guerre; un plan de pension fut instauré12, l'établissement des 'shifts', l'avènement de la semaine de 40h, la création de la 'Woodhandling Mutual Interest Board' qui allait contribuer à de meilleures relations entre employeur et employés.13
La vie à l'usine allait devenir la réalité de bien des résidants d'Edmundston, et ce, encore aujourd'hui. 'L'ancienne Wood Room', telle que décrite par cet ancien travailleur, tout comme son auteur Oneil Couturier, ne font plus partie du paysage d'Edmundston. L'ancienne Wood Room fut démolie en 1970 pour ensuite être reconstruite à la fine pointe de la technologie de l'époque. « Voilà pourquoi aujourd'hui la vieille Wood Room n'existe que dans nos mémoires, dans les mémoires de ceux qui y ont passé leur vie comme c'est le cas de l'auteur de ces écrits. »14 Monsieur Couturier est quant à lui décédé il y a de cela quelques années, laissant derrière lui un ouvrage historique d'importance.
En effet, certains employés y ont travaillé pendant 20, 30 et même 40 ans, ayant toujours en tête une seule et même devise : « Keep the mill going. »15 Devise respectée puisque la compagnie Fraser Papers, qui a connu son lot de gains et de pertes au fil des ans, est encore bien présente dans la région.