Cette truite sculptée attire l'attention de P.-C. Laporte qui inscrit le jeune prodige à un cours de taxidermie et de sculpture. Claude Roussel apprend très tôt que « l'art est plus que reproduire les oeuvres des autres » et rêve de faire l'École des Beaux-Arts. Il obtient son diplôme de l'école publique à 16 ans et travaille ensuite chez Fraser pendant 3 ans, toujours dans le but d'amasser de l'argent pour l'École des Beaux-Arts de Montréal. Côté artistique, il délaisse la reproduction pour se tourner vers la création, et définit par le fait même ses propres concepts qui font l'unicité de ses oeuvres. « Les gens admiraient mes oeuvres, mais je devais me dépasser. (...) La forêt me fournissait les matériaux et inconsciemment elle était aussi l'inspiration par excellence. »10 Plusieurs oeuvres sont ainsi le fruit de cette inspiration première, notamment une murale installée à l'édifice du Centenaire à Fredericton, des peintures et croquis représentant des bûcherons, des arbres, des 'pitounes', une vue sur la Rivière-Verte ou l'épinette.
Il poursuit donc son rêve et entre à l'École des Beaux-Arts en 1950 pour obtenir ses diplômes en sculpture ainsi qu'en professorat en 1956. À chaque été pendant ses études, il revenait à Edmundston pour y travailler. Il a même réussi à convaincre Mgr Pichette de faire les statues et les chemins de croix de l'Église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, en collaboration avec Claude Picard (voir vignette historique # 6).11